Spectacle



IN GÖTEBORG

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Ce premier spectacle intitulé IN GÖTEBORG a été créé en juillet 2016, en résidence d’artiste à Lizières, dans l’Aisne. 

Il est issu de la réécriture d’une performance jouée les 1 et 2 juin 2016 dans le cadre de Hors Lits Beauvais (spectacles hors des lits traditionnels de la culture).

Une femme part à la recherche son père inconnu, le retrouve . Rencontre magnifique, vibrante, inespérée pour tous les deux. Et pourtant…

Mise en scène et en espace,   par le récit, l’improvisation plastique, et la danse, d’une histoire vraie.

L’histoire vraie, donc,  d’un voyage que j’ai fait en 2015  en Suède pour retrouver mon père ne se sachant pas père.  Voyage dans la trame des circonstances qui nous déplacent, concentrent, rassemblent… dispersent. Jusqu’à quel point nous portent-elles ?Jusqu’à quel point s’y livrer en confiance ?
Le récit de cette histoire est mis en espace et en jeu à travers une trame rituelle structurée, ayant une progression dramatique, au sein de laquelle surviennent improvisation avec le corps, improvisation plastique (avec papier), danse improvisée. L’interprète est en  interaction avec  la matière papier,  l’espace, le public, et  des sculptures présentes sur le plateau, réalisées pour l’occasion.

L’interaction avec le public est fondamentale, bien qu’essentiellement symbolique. Le public est invité à « tenir » un morceau de l’histoire en main  (sous la forme d’une bande de papier qui se déroule).

     Ainsi, main   tenant, il signifie qu’il peut en prendre ou en porter une part.  Tout à coup elle est reliée à plus large, plus grand, autre, autres. Déployée, dépliée du petit recoin où elle se trouvait. Partagée.   Elle devient l’histoire que chacun s’approprie.


Lettre distribuée au début du spectacle :

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        Décembre 2014 : Je cherche et je trouve sur internet l’identité de mon père biologique, ainsi que l’adresse à laquelle il vit en Suède. Je découvre que mon père est musicien de Jazz. Il se nomme Josif Dajcman. Il habite à Gôteborg. Je décide de lui écrire une lettre :

       Bonjour,

Je vous écris aujourd’hui parce que je vis actuellement la plus belle période de ma vie, une période pleine de créativité et de paix intérieure, et qu’il me semble que je dois partager cela avec vous, ou au moins vous dire merci.

Je m’appelle Mireille Pioche, mais mon nom de jeune fille est Hoffmann, et ma mère s’appelait Michèle Hoffmann (elle est morte en 2007).

Vous vous êtes rencontrés durant des vacances en Yougoslavie. Lorsqu’elle est rentrée elle était enceinte de moi .

Je n’ai jamais su si elle vous avait écrit pour vous avertir du fait qu’elle était enceinte ou pas.

Elle m’a donné lorsque j’ai eu 13 ans une photo de vous, qui m’a été volée, et une carte postale, que vous lui aviez écrite depuis Zagreb.

Je n’ai aucun doute sur le fait que vous soyez mon père, du fait de la ressemblance très frappante entre votre visage et le mien.

Il y a d’autres points communs, je crois : je suis moi aussi une artiste (peinture, sculpture, danse), et j’aime comme vous les champignons. (j’ai trouvé un article qui parle de vous sur internet).

Je ne vous écris pas pour vous demander de vous rencontrer ; je ne sais pas du tout si vous en aurez envie. Aujourd’hui je célèbre le fait d’être en vie grâce à vous, d’avoir eu deux magnifiques filles, de pouvoir créer des choses qui sont pleines de mon souffle , de marcher dans la nature, de vivre simplement dans la conscience de ce qui resonne.

Je vous adresse donc un grand MERCI !

Je serai heureuse d’en savoir plus sur vous si vous souhaitez m’écrire.

Je vous souhaite une belle fin d’année,

Mireille


         TransformationS :


La matière intime (histoire de vie plutôt poignante), projetée dans la matière papier, devient  palpable, malléable, poétique. Matière qui circule dans l’espace et devient matière à lien, à relier : soi et les autres, l’intime et le spacieux, le particulier et l’universel.  Par cette circulation, l’objet intime  devient objet d’exploration du monde, mis au monde.

Le corps, engagé par son désir essentiel, imprime ses actions sur la matière, dont la forme change constamment. Le pouvoir de transformer s’affirme comme une respiration vitale, une chance ; une possibilité alchimique de transformer le plomb en autre chose, qui danse.

Ainsi, la « catastrophe », puisque l’histoire en contient une,  peut retrouver le vivant de ses racines étymologiques : déchéance/ résolution, résorption. Tournant. La possibilité d’un passage à un autre état.

Et puis, émerveillement de constater que je transforme un objet qui à son tour me transforme, m’ouvrant  de nouvelles  forces, de nouvelles formes, et de nouvelles possibilités  de continuer à le transformer, pour qu’à son tour,… etc…


1ère du spectacle le mercredi 14 septembre à la Grange d’Erquery

vidéo en cours de montage.

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SCULPTURES PRÉSENTES SUR LE PLATEAU

Réalisation : Mireille Pioche


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PROPOSITION EVENEMENTIELLE EN LIEN AVEC LE SPECTACLE

Dans le cadre d’un festival, je peux proposer d’animer une situation évènementielle avec un groupe de personnes du public, en lien avec le spectacle IN GOTEBORG

Il s’agit de proposer au groupe d’utiliser les rouleaux de papier pour tramer (dans l’improvisation) une structure qui relierait les personnes présentes et les élements d’architecture ou les éléments naturels (l’idéal est de disposer d’un espace extérieur), ce qui reprend, dans la forme une partie du dispositif du spectacle. J’anime ensuite l’évolution de cette situation pour créer un espace de jeu et de rencontre entre les personnes.

Intérêt : Une expérience, pour chacun, de son propre pouvoir de transformation et de création, sans « savoir faire » à déployer. Une création collective faite d’initiatives individuelles , basée sur l’écoute par le groupe. Une expérience de la rencontre immédiate, dans un champ autre que le social du langage, à travers la présence corporelle à l’instant présent. Un partage qui peut se faire immédiatement quel que soit l’âge et l’origine des participants. Un transport en commun…

 


 

Résidence à Lizières, Epaux-Bézu, Aisne, 17 au 24 juillet 2016

J’ai décidé de vivre ce séjour à Lizières comme une grande improvisation de mon corps dans cet espace. Ne rien décider à l’avance du contenu d’une journée. Ne rien projeter. Dormir quand le sommeil vient, écrire ou sculpter ou dessiner ou danser sans but formel aussi souvent que nécessaire, comme une respiration. Travailler le spectacle quand c’est là.

J’ai bénéficié d’un cadre exceptionnel, merci Ramuncho Matta ! (fondateur de Lizières)

Durant la création de ce spectacle, qui fut une  aventure d’une inouïe  liberté,  s’est imposée l’idée d’un nom d’artiste. Sur scène je serai donc DAJC (nom formé des quatre premières lettres du nom de famille de mon père).

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16 réflexions au sujet de « Spectacle »

  1. MIreille Pioche nous propose une très belle mise en scène, créant une harmonie subtile entre le texte, la présence dans l’espace, les sons : bruissement du tissu, musique et présence si troublante des voix. Et la danse qui porte toute la palette des émotions de cette traversée.
    Un très beau moment qui nous invite dans une histoire intime sans jamais pousser à l’intrusion, plutôt une mise en partage où chacun peut venir se loger. Les sculptures sont magnifiques, peuplant l’espace de présences tantôt inquiétantes, tantôt tendres, comme un regard, un fil qui accompagne la narratrice durant toute son épopée.
    La trouvaille de la bandelette de papier qui tisse un lien sensible entre les différents sens convoqués dans ce spectacle est comme une allégorie des bribes éparses de l’histoire.
    La jubilation surgit de la danse qui clôt le spectacle, nous partons avec une sensation physique de libération et d’allégresse.
    Grand merci.
    Claire

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  2. C’est poignant, bien-sûr…le texte distribué juste avant le spectacle, me resserre l’estomac et me met en tension, en écoute, à l’arrêt, comme un chien de chasse; puis, le récit se déroule, se déploie, fluide, joyeux, alléchant, suivant son fil, traçant ses lignes blanches, libres, s’écrivant sur l’espace de la danse; alors, quel que soit ce qui va advenir, soudain, j’ai confiance qu’il y aura un chemin de retour, une transmutation possible, un avenir, même si la déconvenue acide et la désillusion irrémédiable se sont invitées un moment, brouillant toutes les voies, toutes les pistes, ligotant tout espoir.

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  3. Très touchant bien sûr car autobiographique et le propos nous renvoie à nos pères et leur présence ou non, le manque et le besoin de savoir, la vie coûte que coûte.

    Mais au delà de ce récit poignant, j’ai vu une très belle qualité de mise en scène. La bande son est très belle, une voix d’ambre comme une douceur fait un contrepoint fragile avec la dureté des événements. Les morceaux de musiques choisis sont très beaux. C’est très vivant alors qu’il est question justement de vie et/ou de mort dans cette aventure.

    Le décor est somptueux: sculptures qui à priori n’ont pas de lien avec l’histoire mais qui, bien au contraire sont comme un prolongement de Mireille Pioche: aériennes, en équilibre, faites de récupération, de bouts, de fragments.
    Cela fait des images magnifiques, mêlant les imageries de nos contes d’enfance et quelque chose de plus tribal, j’irai jusqu’à dire vénérable mais sans trop savoir pourquoi.

    Une bande blanche, qui s’humanise et devient le père, l’histoire, la douleur, la mère, la fin, la naissance, la trame, le tout, la tristesse, la joie, Mireille Pioche. C’est si simple que s’en est très très poétique.
    Merci Mireille!

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  4. Un grand moment d’émotions… Une soirée remuante pour toutes sortes de raisons. Une danse vraie et pudique à la fois. Merci Mireille pour ce magnifique moment d’intimité artistique et public. Juste bien dosé, pas de sensiblerie, mais un partage émouvant. Les décors étaient magnifiques et à ton image. Encore MERCI !

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  5. Un grand moment d’émotion … une soirée remuante pour toutes sortes de raisons .Une danse vraie et pudique forte et douce à la fois. Bravo Mireille pour ce moment de partage et merci de nous avoir laissé pénétrer dans ton intimité. Encore MERCI !
    Patricia

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  6. Ce spectacle a ete pour moi un petit moment d’émotion brute, crée par un partage d’intimité simple et pur.
    La voix chaude et grave ,enregistrée, de Mireille devient notre voix. Elle nous guide et nous éclaire dans le chemin qu’elle emprunte pour retrouver et se rapprocher de ce père si longtemps méconnu, si longtemps absent. Nous trébuchons comme elle , ballottés à travers des sentiments aussi contrastés que l’espoir, la joie, la déception, là désillusion, la renaissance… et le corps dansé de Mireille exprime avec pudeur tout ce par quoi elle est traversée . Nous sommes reliés à elle tant par ces émotions partagées que par les fils blancs qu’elle tisse entre nous et autour d’elle. Nous devenons des éléments de son environnement au même titre que ses propres sculptures disposées dans l’espace, à la fois soutien et parfois menace. Un grand merci donc pour ce joli spectacle

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  7. Un moment de vie, entre pudeur et spectacle, pesanteur du propos et légèreté de la danse!
    Quelle idée géniale ces bandes de papier symbolisant le chemin parcouru et qui se détruisent et renaissent.
    J’ai beaucoup aimé!

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  8. Mireille nous offre en cadeau de partager l’intimité de sa relation avec son père et nous humanise par là-même.
    Spectacle authentique et poignant, mené par un texte touchant, enrubanné de légèreté du corps dansant et d’un décor métaphorique. C’est un beau spectacle !
    La fin nous délivre de la pression de l’histoire pour rejoindre notre propre paix et notre bonheur de vivre en être humain . . . avec nos failles, nos blessures mais aussi nos forces. . .
    Jean-Michel.

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  9. Ce spectacle nous convie dans un fragment de vie.
    La mise en scène, la voix posée et sensible, la danse, tout nous entraîne dans un moment d’émotion intense et délicate, que l’on savoure encore longtemps après.
    Bravo et merci !
    Catherine

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  10. In Göteborg est un spectacle d’une grande sensibilité qui entre en résonance avec chacune et chacun d’entre nous. Une écriture, poignante qui touche au plus profond de nos âmes. Une véritable architecture de papier se construit et se détruit sous nos yeux tel un fil d’Ariane si fragile. Un beau voyage dans des sentiments si contrastés et complexes…
    A voir et à revoir

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  11. Un spectacle émouvant, qui nous fait entrer dans une intimité sans jamais nous mettre en position indélicate de voyeur d’un mélodrame.
    le texte est nu, juste, poignant , belle qualité d’écriture sans fioriture dont l’énoncé en voix off vient renforcer la plongée en apnée dans l’histoire, pas à pas., singulière et majeure.
    Une mise en scène épurée laisse notre regard poursuivre la danse d’une chrysalide blanche, fragile et légère (pourtant si bien ancrée dans le sol…) tenter de faire des liens entre tous les éléments de l’histoire, comme un cocon dans lequel renaître.
    Belle image que ce ruban ténu deployé … entre spectateurs et les sculptures de Mireille Pioche, force constructive et magique!

    Isabelle

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  12. Si je devais faire un cadeau à quelqu’un, je lui offrirais simplement une place pour vivre le spectacle In Göteborg de Mireille Pioche.
    intensément captivé pour cette juste voix qui nous conte l’histoire de Mireille, on ne peut qu’être ému, d’une vérité, d’une justesse, d’une beauté à l’état pur.
    Le tableau est là, simplement planté, et il évolue, nous incluant entièrement, et nous y sommes, à Göteborg, entrelacés de « pas pied motion ».
    La mise est scène est riche et pleine par sa simplicité qui va de pair avec la danse exécutée dans le registre du « je danse ce que je suis ».

    C’est un bijou, offrez-le, diffusez-le.

    Merci Mireille Pioche.

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  13. Mireille nous propose d’entrer au cœur de l’authenticité, au cœur d’un message intime et beau. L’esthétique est présent sous toutes ses formes : la voix de Mireille enveloppée de voiles aux teintes émotionnelles mélangées, des liens subtils et matérialisés entre les hommes, les supports, le décor sur scène met l’accent sur le côté intimiste et originel du moment fort que Mireille propose aux spectateurs. Le spectacle In Göteborg nous offre un temps intime aux notes d’enfance, d’envolée, de touchant, de sérieux et doux à la fois. Merci Mireille.

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  14. Mireille nous offre un très beau moment d’intimité, d’authenticité. Une note esthétique très présente par sa voix voilée aux teintes émotionnelles mélangées, un décor chaleureux et appuyant la note originel du spectacle, des liens matériels subtils entre les hommes et les supports, une danse légère. In Göteborg nous propose une notre intime, touchante, sérieuse, fine, grave et douce à la fois. Merci Mireille, quel cheminement.

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  15. Danse et spectacle proches de nous, qui donne envie de se lever et de participer à la joie, à la peine, à la découverte, à la perte. Proximité et partage car cette danse ne nous met pas à l’écart. Elle est organique, vivante comme une palpitation et un rythme profondément humains.
    J’ai été étreint par tout ce qui m’a été raconté en mots, vécu en danse, en geste, en voix et en regards. J’ai vécu cette histoire et elle résonne en moi, aussi lointaine soit-elle de la mienne. Parce qu’elle me renvoie à ce que j’ai de plus précieux et fragile : ce dont on est riche ou pas de familles, d’amitiés et d’amours.
    Cette danse pourrait être celle de tous tellement elle s’approche de notre pulsation intime. Elle transcrit comment on survit quand on est abandonné, qu’on a perdu ce qui nous est cher. Mais aussi ce qu’on en garde, ce qui reste à palpiter, ce qu’on en retrouvera peut-être.

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